Le Chien de Canaan : le chien de race aux allures sauvages

De nos jours, le chien de Canaan gagne de plus en plus en popularité. Appartenant au groupe des chiens primitifs, il est caractérisé par son comportement un peu « sauvage » et son poil raide. Il est donc considéré comme un animal semi-domestique. Attentive, cette race de chien est toujours prête à se défendre et à se défendre. En plus d'être un bon chien de garde, il se présente comme un compagnon attachant.

Histoire et origines du chien de Canaan

Le Chien de Canaan est un chien primitif, ce qui signifie que son évolution n'a pas été contrôlée et dirigée par l'homme. Il s'est développé sous l'influence de la sélection naturelle dans une zone relativement limitée qui correspond au territoire actuel d’Israël, sur lequel vivent encore à l'état sauvage un certain nombre de sujets.

Chien de Canaan typique

Le Chien de Canaan est un chien pariah, c'est-à-dire qui vit aux franges des civilisations humaines. L’opinion scientifique considère actuellement que ce type de chien est issu d’une lignée originelle de chiens sauvages qui n’a pas encore été totalement domestiquée et qui a établi, génération après génération, une relation semi-domestique et plus ou moins symbiotique avec l’homme.

Une tombe retrouvée dans ce pays à Ein Mallaha, datant de 12 000 ans, contient les restes des corps d'une personne âgée et d'un canidé de 4-5 mois, dont on ne sait s'il s'agit d'un chiot ou d'un louveteau. La disposition des corps (enlacés dans la mort) montre que la relation entre l'homme et l'animal était déjà très forte à l'époque. Plus proche de nous dans le temps, des tombes datant de 2200-2000 Avant Jésus-Christ ont été mise à jour à Bene-Hassan. Elles contiennent des fresques et dessins dépeignant des chiens présentant de fortes similitudes avec le Chien de Canaan moderne.

La constance des caractéristiques de ces chiens, maintenues pendant des millénaires, plaide en faveur de cette hypothèse, ainsi que le fait que n’importe quel sujet, quelle que soit son origine, puisse passer de lui-même de l’état sauvage à l’état domestiqué et inversement.Les documents de cette rubrique concernant la race du Chien de Canaan s'inspirent des différents livres et articles de Myrna Shiboleth, ainsi que de l'expérience des membres du Canaan Club de France.

Des origines israéliennes

La race officielle du chien de Canaan est originaire de Palestine terre Israël. Il fait partie des rares chiens qui s'adaptent dans une région désertique. En effet, il est capable de supporter le manque d'eau ainsi que les températures extrêmes. Les nomades l'ont domestiqué comme berger et la race était utilisée pour surveiller des troupeaux. Ce chien se démarque par sa docilité, sa robustesse, sa vigilance, ses réactions vives ainsi que ses sens très développés. Depuis la Seconde Guerre mondiale, il est devenu un bon chien de garde. Il est également utilisé par la Croix-Rouge comme chien de thérapie ou chien de sauvetage.

Vers 1935, le Haganah (Force de Défense Juive), demande au Professeur Rudolphina Menzel, cynologue d'origine autrichienne, de développer et superviser le dressage de chiens de travail pour garder les casernes isolées de l’armée Israélienne pendant la Guerre de L'Indépendance. Elle se souvient alors de ces chiens qui vivent dans le désert et qui ont survécu aux rigueurs de leur terre natale : en effet, le Chien de Canaan est l'une des rares races à s'être parfaitement adaptée à un milieu désertique. Son incroyable capacité à supporter des températures extrêmes et le manque d'eau est le fruit d'une évolution physiologique "à marche forcée".

Elle décide de tenter l’expérience avec eux, et fixe le type de la race : ee taille moyenne 50 à 60 cm au garrot, avec une ossature moyenne, son corps équilibré et bien proportionné s'inscrit dans un carré. Son poids varie de 18 à 25 kg. Il a un poil de couverture serré, dur et droit, court ou de longueur moyenne. Son sous-poil est abondant et serré. La couleur de sa robe n’est pas sans rappeler celle du désert : elle peut aller de sable à rouge-brun, être blanche, noire ou panachée. Ses oreilles sont dressées sur un crâne de forme fonctionnelle, sa queue est recourbée sur son dos. Son trot rapide, d'une remarquable agilité, lui confère une allure naturellement légère et fait de lui un chien endurant et plein d’énergie..

À partir de 1937, les soldats de l'armée israélienne l'ont adopté. Le spécialiste de la cynologie Rudolphina Menzel a recommandé à ces services de choisir cette race. Le chien de Canaan est donc considéré comme le chien emblématique de l'Israël. Il reste le premier animal dressé à détecter la présence des mines.

Avec des sens très développés, des réactions vives et rapides, son intelligence, sa docilité, sa vigilance et sa robustesse, il réunit toutes les qualités nécessaires pour le projet du Professeur Menzel, qui débute alors un programme de « re-domestication ». Pendant la 2ème Guerre mondiale, il est utilisé comme chien de garde, sentinelle, messager, détecteurs de mines. Ultérieurement, il est aussi employé par la Croix-rouge, en tant que chien de sauvetage ou de thérapie.

Dans les années 60, un bon nombre de Canaan ont été exportés. À la mort du cynologue Menzel en 1963, Myrna Shiboleth a repris les chiens qu'il détenait. Ce professeur a décidé de continuer le développement de cette race tout en conservant ses caractéristiques naturelles. En 1965, il est exporté aux Etats-Unis, puis au Royaume-Uni et en Italie.

La race des Chiens de Canaan ne sera reconnue officiellement par la Fédération Cynologique Internationale qu’en 1966, sur une première proposition de Standard émanant du Professeur Menzel. Il deviendra alors le chien emblématique d’Israël.

A la mort du Professeur Menzel en 1963, la majorité des chiens qu'elle détenait sont repris par Myrna Shiboleth dans son élevage, le Shaar Hagaï Kennel. Cette dernière décide de continuer le développement de la race dans le même esprit que le Professeur, à savoir : conserver ses caractéristiques naturelles uniques, en réintroduisant régulièrement dans ses programmes de reproduction des chiens sauvages, avec l’aide des Bédouins (Druses) qui continuent de nos jours à en attraper ou en recueillir pour en faire des chiens de garde, comme il le font depuis des générations.

Actuellement, plusieurs pays comptent des clubs officiels de ce chien, notamment, France, Allemagne, États-Unis, Finlande, Royaume-Uni, etc. C’est une des rares races de chien paria, avec le Basenji, à être reconnue par toutes les sociétés canines internationales (FCI, UKC et AKC).

Quelles sont les caractéristiques physiques d'un chien Canaan ?

Il faut toujours garder à l’esprit que les caractéristiques tant physiques que comportementales d’un animal sont le fruit de l’adaptation à son milieu de vie.

Les chiens de Canaan ont une ossature moyenne, avec une taille d'environ 50 cm. Leur poids peut atteindre 25 kg. Les femelles sont généralement plus petites que les mâles.

Cette race de chien se déplace d'un trot léger. Avec son dos bien droit et son ventre relevé, elle est particulièrement appréciée pour sa poitrine large et bien descendue. Ses membres sont musclés et puissants. Ce chien est donc plein d'énergie et endurant. Sa morphologie lui confère sa capacité à s'échapper de ses prédateurs naturels. Le sens de l'odorat et de l'ouïe de cette canine de Palestine est plus développé. Il s'est habitué à un climat aride et rude du proche orient. Grâce à son instinct de survie, il est apte à survivre dans des conditions extrêmes avec une température de 40°, un terrain caillouteux et dur, un minimum d'eau, etc. Le Kelev kna appartient à la catégorie chiens type primitif. Cela signifie que son développement n'a pas été dirigé, ni contrôlé par l'homme.

Quel est le comportement d'un chien de Canaan ?

Tout comme les autres chiens parias, le chien de Canaan ou autres canaan croisés comme kelev kna ani peuvent vivre en autonomie à l'état sauvage. Rustique endurant vif, il est de nature méfiante avec les étrangers. Plutôt territoriaux, ces animaux se montrent agressifs avec les autres. Loyal envers ses maîtres, ce chien semi sauvage peut surveiller efficacement la maison tout en restant gentil avec la famille. Aussi indépendant, il est en mesure de supporter une solitude. Il est réputé comme étant obéissant et facile à éduquer. Compte tenu de sa réactivité, il est conseillé de recourir à un professionnel pour éduquer les chiots et les néo chiens. La canaan eleveur doit fournir à son parias un apprentissage de qualité.

Excellent chien de garde, le dog kelev kna ou le grand subli dog ne nécessite pas trop d'exercice physique. Il peut entretenir naturellement sa silhouette. Moins exigeant, il se plait dans tous les endroits et les climats. Il aime la vie à la campagne et le cadre de vie urbain. Il convient cependant de lui proposer des sorties et de petites activités pour le distraire. Affectueux, il se montre attaché et dévoué à sa famille d'adoption. Ce chien peut cohabiter avec d'autres animaux de compagnie comme le chat.

Chien de Canaan à la robe noire

Issu de chiens vivant encore à l’état sauvage, le Chien de Canaan n’a pas été dénaturé par une sélection orientée pour une utilisation particulière. D’une manière générale, ses comportements correspondent donc à ceux nécessaires à la survie dans la nature :

Le Chien de Canaan présente une maturation mentale assez lente, son caractère n’est réellement établi que vers trois ou quatre ans. En particulier, il traverse une phase critique entre 6 et 18 mois environ durant laquelle il peut se montrer excessivement méfiant et réservé, voire inhibé. Il est permis de penser que cette phase est nécessaire pour un jeune animal qui doit faire sa place dans une meute et faire face à tous les dangers alors qu’il n’est plus sous la protection de sa mère.

Education du chien de Canaan

Avec le Chien de Canaan, et parce qu’il conserve un fort instinct de meute, une relation mêlant autorité, confiance et respect mutuel est de la plus grande importance. Lorsque ces conditions de relation sont réunies, le chien de Canaan est un chien très obéissant et facile à éduquer.

Comme pour toutes les autres races, la véritable éducation du chiot Canaan lui est donnée par sa mère et au sein de sa fratrie, à l'élevage. Il y entame également sa socialisation, à laquelle participe son éleveur qui l'habitue à la présence humaine et lui apporte des stimuli sensoriels supplémentaires. Une fois arrivé dans sa famille d'adoption, son éducation doit être poursuivie afin qu'il s'intègre harmonieusement dans la société humaine.

Cependant, avec le Chien de Canaan, il ne faut y aller ni trop tôt, ni trop fort, ni trop vite, car c’est un chien à maturation lente. Les méthodes d’éducation habituellement utilisée avec les chiens de travail sont donc à proscrire : avec le chien de Canaan, chien sensible, le rapport de force se traduira le plus souvent par une attitude de soumission totale, suivi éventuellement d’un refus de continuer. Avec lui, il vaut mieux privilégier le travail collaboratif et utiliser des méthodes d'éducation positive (récompenses, jeu ...).

Lors de la période critique qu’il traverse entre 6 et 18 mois, il faut absolument le solliciter avec gentillesse et fermeté. Son comportement fuyant peut inciter à le surprotéger, attitude à éviter car elle l’empêcherait d’acquérir son autonomie et de prendre confiance en lui par l’expérience. L’idéal est de le sortir régulièrement et progressivement, dans des endroits variés où il pourra côtoyer chiens, gens et situations nouvelles.

Il peut donc participer participer à toutes sortes d’activités : agility, obéissance, expositions … dès son plus jeune âge, mais avec parfois des difficultés pendant cette période durant laquelle il faudra du doigté et de l'indulgence à son égard. Par la suite, devenu un plus mature, il le fera bien volontiers, dans la mesure où c’est une occasion pour lui de vivre sa relation avec son ou ses maîtres.

Néanmoins, c’est un chien qui reste toujours en alerte et surveille en permanence son environnement, ce qui peut entraîner un conflit de priorité entre lui et son maître : s’il doit choisir entre obéir à un ordre et aller voir de plus près quelque chose qui potentiellement représente un danger pour lui, il n’hésitera pas. C’est ce type de comportement naturel qui fait de lui un chien moyennement réactif dans les disciplines de travail.

La meilleure approche est alors sans nul doute de travailler en séquences courtes et variées, et de toujours s’attacher à ce qu’il soit attentif et partie prenante de l’activité en le motivant par le jeu notamment.

Comment est le chien de Canaan au quotidien ?

Cette race de chien possède des ongles durs. Elle peut donc creuser des trous sans problème. Elle aime également se rouler dans la boue. Son poil requiert moins d'entretien. Il suffit de le brosser une fois par semaine. Durant les périodes de mue, il est préférable de réaliser un brossage fréquent. Le chien de Canaan adore se promener et jouer dans le jardin. Le pistage est aussi l'une de ses activités préférées.

Quel est le régime alimentaire du chien de Canaan ?

À la différence des chiens plutôt capricieux comme le berger allemand, un chien de Canaan n'a pas besoin d'un régime alimentaire spécifique. Toutefois, s'il est un peu maigre, il est conseillé de demander à votre vétérinaire les aliments adaptés pour l'aider à prendre du poids. Un adulte doit manger deux fois par jour. Les rations quotidiennes dépendent de l'âge, de la taille ainsi que du niveau d'activité de votre chien. Pour garder votre kelev kna ani en bonne santé, il importe de lui fournir un produit alimentaire de bonne qualité présentant une valeur nutritive suffisante. Assurez-vous de mettre à disposition de l'eau fraîche pour qu'il puisse se désaltérer à tout moment.

Les besoins alimentaires de cette race sont moindres que ceux des chiens de taille similaire. C'est probablement l'instinct de survie qui parle ! Si vous pensez qu'il n'en a pas assez, parlez-en à votre vétérinaire ou essayez de le convaincre de prendre du poids en utilisant des aliments pour chiens adaptés.

Le chiot doit être nourri 3 à 4 fois par jour jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de six mois et à ce moment-là, il doit être nourri deux fois par jour, idéalement avec des croquettes adaptés pour les petits. Il est également recommandé de faire une transition à ce moment-là entre les aliments pour chiots et les aliments pour chiens adultes de taille moyenne. Votre vétérinaire ainsi que votre éleveur sont des compagnons pour déterminer les rations quotidiennes en fonction de la taille de votre chien, de son âge, de son niveau d'activité et de sa taille.

Évitez les aliments pour animaux de compagnie de l'épicerie ou des grandes surfaces, car ils sont notoirement faibles en valeur nutritive. Les fabricants utilisent des ingrédients de "remplissage" tels que le maïs et le blé qui sont bon marché, mais qui ne sont pas sains pour votre chien. Un produit alimentaire de haute qualité peut être donné en plus petites quantités et est plus sain pour votre animal.

Veillez également à ce que votre chien ait toujours accès à un bol rempli d'eau fraîche.

LE CHIEN DE CANAAN DANS LA NATURE

L'organisation sociale en meutes

On trouve le Chien de Canaan dans les collines de Judée, en Galilée, dans le désert du Néguev et dans le sud d’Aravah où il vit en meutes, c’est à dire en groupes hiérarchisés.

L’origine exacte de ces meutes n’est pas réellement identifiée, mais il est clair qu’il existe un lien avec les Chiens de Canaan semi-domestiques des tribus bédouines et des villages arabes de ces régions qui ont été rendus à l’état sauvage lors de l’évacuation du Golan par les Syriens pendant de la guerre des six jours en 1967. Il semble en outre qu’elles puissent encore être ralliées de nos jours et à l’occasion par des chiens semi-domestiques. Les échanges peuvent d’ailleurs s’opérer également dans l’autre sens : des chiens sauvages peuvent opter pour une vie semi-domestique, en particulier lorsqu’ils ont été blessés ou lorsqu’il devient trop dangereux pour eux de vivre en meute.

Les meutes qui ont pu être observées jusqu’à présent sont composées de 5-6 chiens pour les plus petites, et d’une vingtaine de chiens pour les plus grandes. Elles adoptent un comportement extrêmement méfiant vis-à vis de l’homme et très territorial vis à vis des autres prédateurs comme les loups, les chacals et les hyènes. Elles survivent en chassant des lièvres, perdrix, souris et campagnols, ne dédaignant aucune source de nourriture, y compris celles qu’offrent les dépotoirs et autres poubelles. Occasionnellement, elles s’attaquent aux moutons et aux veaux des fermiers.

Elles comprennent des chiens adultes, mâles et femelles, et des chiots de plus de 7-8 mois. Les mères qui ont des chiots plus jeunes se nourrissent le plus souvent avec la meute, mais la quittent pour retrouver ces derniers, abrités dans une tanière et isolés de la meute. La tanière est creusée à flanc de coteau. Elle est en forme de L grossier coudé à gauche en entrant, et terminée par un renflement rond dans laquelle les chiots résident le plus souvent. Cette tanière est toujours tenue très propre par le ou les parents et par les chiots eux-mêmes : on a pu observer des chiots de deux mois et demi ramper en dehors de celle-ci pour déféquer. Certaines chiennes vivent cette période d’élevage des petits de manière solitaire, parfois en couple, et constituent une sorte de « mini-meute » qui évolue sur le même territoire que la meute d’origine, mais à l’écart. En tout état de cause, il n’a jamais été observé de chiots de moins de 6-7 mois au sein d’une meute.

L’observation de la couleur des robes des chiens qui vivent en meute à l’état sauvage et les règles génétiques de transmission des patrons de robe permettent d’affirmer que ces groupes réunissent des individus de la même famille ou apparentés.

L'accès à la nourriture

Les meutes se déplacent la nuit pour se nourrir, dans une période de trois ou quatre heures après la tombée de la nuit ou avant le lever du jour. Elles peuvent à l’occasion se nourrir le jour lorsque l’opportunité se présente, mais c’est surtout à ces heures là qu’elles se mettent intentionnellement en quête de nourriture sur leur territoire habituel de chasse. Elles maraudent alors à proximité des décharges d’ordures, des corrals, des porcheries, des bergeries et des volaillers. La meute profite en général du mauvais état des clôtures des enclos, et peut aller jusqu’à creuser en dessous pour accéder à ses proies.

Les petites prises comme les dindes, les porcelets et les agneaux sont emportées pour être consommées en sécurité alors que les grosses prises comme les veaux sont mises à terre, les chiens les saisissant aux jarrets et au cou, puis sont consommées sur place.

Dans la nature, le Chien de Canaan se révèle un prédateur efficace : on a pu par exemple observer dans le sud du Néguev un Canaan mâle attraper seul une gazelle adulte pour s’en nourrir sur place.

L’eau, denrée essentielle

En Israël, l’eau est une denrée rare et les Chiens de Canaan doivent absolument avoir un point d’approvisionnement en eau sur leur territoire, habituellement sous la forme d’une source ou d’une résurgence. Ils peuvent également boire à l’occasion l’eau des flaques présentes dans les zones irriguées, voire transpercer avec leurs dents les tuyaux d’irrigation en polyéthylène pour en obtenir.

La lutte contre les parasites

Lorsqu’il peut trouver de grande flaques de boue fraîche dans un champ ou dans un verger, le Chien de Canaan s’y roule, laisse sécher la boue sur lui puis se secoue vigoureusement pour l’éliminer, ce qui lui permet de se nettoyer et de se débarrasser de certains parasites. En général, son pelage est assez propre et l’on n’y retrouve pas de tiques, sauf sur des zones peu accessibles comme derrière les oreilles et sur l’arrière du cou, car il les arrache avec ses dents. Il est permis de penser que l’épaisseur de son sous-poil décourage également les puces d’y élire domicile.

Combats et agressivité

Les combats les plus fréquents et les plus graves s’observent généralement entre individus de meutes différentes, pour l’accès à la nourriture ou le territoire qui l’abrite. Il est à noter que ces combats impliquent de la même manière les femelles et les mâles, ce qui exclut de fait une dominance absolue de ces derniers. Dans une même meute, les combats sont plus rares. Ils sont liés soit à la nourriture, soit à l’accès aux femelles en oestrus et sont toujours moins grave que les combats impliquant des individus de meutes différentes.

Où trouver actuellement des Chiens de Canaan en Israël ?

De son ancêtre commun avec le loup, le Chien de Canaan a conservé une extrême méfiance à l’égard de l’homme, qu’il sait mettre à profit pour sa survie. C’est sans doute pour cette raison qu’il existe encore à l’état sauvage et qu’il a pu échapper aux fermiers et aux agents gouvernementaux de lutte contre la rage qui cherchaient à l’éliminer. Ces trente dernières années, les meutes de Chiens de Canaan ont élu domicile dans les abords des lignes de cesser le feu et des bases militaires d’Israël où les interférences avec l’homme sont moindres.

LE CHIEN DE CANAAN ET L'HOMME, EN ISRAEL

En dehors des chiens de Canaan vivant en meute à l’état sauvage, deux autres types de symbioses avec l’homme peuvent être rencontrées :

Les chiens de Bédouins, semi-domestiques

Très proches en comportement de leurs homologues vivant en liberté, ces chiens (des mâles, surtout) sont en général capturés très jeunes dans la tanière de leur mère par les bédouins. Nourris et entretenus ensuite par ces derniers, ils ont une valeur ajoutée comme gardien de troupeaux, pour contrer les prédateurs tels que les loups, hyènes et autres chiens errants.

Ces chiens sont extrêmement méfiants vis-à-vis de l’homme et cette méfiance est le fruit d’un long conditionnement proche de la maltraitance, acquis au jour le jour dans le campement bédouin : pour eux, l’approche d’un homme peut signifier soit qu’on va leur lancer un morceau de pain, soit leur jeter une pierre ou encore leur envoyer un coup de pied dans les côtes.

Ces Canaan restent donc à distance des humains et adoptent une posture de type fuite/attaque de manière quasi permanente. Ils alertent le campement dès que quelque chose d’inconnu approche, ce qui est tout à fait du goût des bédouins qui renforcent encore ce comportement en leur lançant une récompense, ou tout simplement en ne les punissant pas !

Dans ces conditions, seuls les enfants peuvent les approcher car il semble qu’il soient les seuls en qui ils aient un peu confiance.

Cependant, face aux prédateurs et autres maraudeurs, ces chiens font face et défendent sans peur leurs prérogatives territoriales.

Les chiens domestiques

En Israël, ces chiens sont soit des chiens de compagnie, soit des chiens de travail de l’armée ou de la police, ou encore des chiens de reproduction dédiés à la perpétuation de la race.

La majorité des chiens enregistrés au stud-book israélien sont issus d’élevages. Les autres proviennent des campements Bédouins ou ont été capturés dans la nature. Dans ce cas, ils ne sont enregistrés que si l’on a un minimum d’informations sur leurs origines.

Les seuls autres Chiens de Canaan domestiques proviennent de villages arabes. Ces derniers sont « plus domestiqués » que ceux des campements de Bédouins : les mâles, les femelles et leurs petits sont conservés par les villageois, et sont plus ou moins bien nourris par ces derniers. A l’inverse du chien de Bédouins, le Chien de Canaan de village peut être attrapé et conduit par son maître, bien qu’il soit quand même très méfiant avec les étrangers.